Quand on perd un enfant, il y a beaucoup de choses que l'on ne peut pas entendre. Certaines phrases sont très blessantes et surtout incompréhensibles. Souvent, elles partent d'un bon sentiment bien sûr, mais ce qu'il faut savoir c'est que RIEN ne pourra réconforter des parents confrontés au deuil périnatal. Alors surtout surtout, tournez par moment votre langue sept fois dans votre bouche pour éviter beaucoup de douleurs et de crises de nerfs inutiles. Retenez-vous de parler, même si votre intention est louable et bonne, si vous comptez prononcer ces quelques phrases - liste non exhaustive bien sûr - :
-" Vous êtes jeunes, vous en aurez d'autres." Certes, c'est moins cruel de vivre ce drame à 25 ans qu'à 45 ans quand il s'agit d'un premier enfant. Mais en avoir d'autres ne rendra JAMAIS le deuil des enfants perdus plus facile. Avoir un autre enfant comblera ce désir d'enfant toujours présent mais ne consolera jamais de devoir se résoudre à accepter la mort de son enfant.
- "Mieux vaut à ce stade qu'à tel ou tel moment." Ah, il y a un moment idéal pour voir mourir son enfant ?
- "Au moins, vous ne l'avez pas connu." Plusieurs mois dans un ventre, vous connaissez une relation plus intime que celle ci vous ?
-" Quelque chose devait clocher, c'est mieux comme ça." Perdre un enfant, c'est mieux comme ça... Comment voulez-vous réconforter quelqu'un, peu importe la situation du décès en commençant ou finissant une phrase par "c'est mieux comme ça" ? Franchement ?
- "Je te comprends car moi... " Non non non, si vous n'avez pas vécu ce drame (et tant mieux), ne dîtes simplement jamais cela.
- "Il faut tourner la page et avancer". Tourner la page ? Ca vous plairait vous de ne plus penser à votre enfant ?
- "C'était une erreur de parcours". No commen't
Quand vous pensez à prononcer une de ces phrases, demandez-vous simplement ce que vous ressentirez si quelqu'un parlait de votre enfant de cette manière.
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Une seule chose est apaisante : nous laisser parler de nos enfants disparus autant que nous le souhaitons. Quels parents ne parlent pas de ses enfants ? Quels parents ne désirent pas avoir des photos de son tout petit dans son salon ? Les parents se sentent-il gênés de parler de leurs enfants ?
Nos enfants ne sont plus là, mais nous, nous restons des parents. Des parents pas tout à fait comme les autres certes. Ne nous voilons pas la face, quand nous perdons nos premiers enfants , nous ne pouvons pas comparer des méthodes éducatives, discuter des nuits et de l'allaitement. C'est vrai. En revanche, nous pouvons tout autant parler de nos enfants, de leur caractère, de leur physique, des moments partagés, de notre amour pour eux. Tout simplement de leur histoire, de notre histoire.
Alors ne soyez pas gênés quand nous, "paranges", parlons de nos enfants, de l'accouchement, de la grossesse. Nous sommes justes des parents comme vous, fiers de pouvoir parler de leurs enfants adorés.