Vous l'aurez remarqué, j'ai délaissé ce blog depuis quelques semaines. Il faut dire qu'il s'en ait passé. Le temps est venu de vous raconter.
Après tout un tas d'examens, mon obstétricienne nous a donné le feu vert médical pour reprendre des essais bébés à la mi-juin. Nous souhaitions très rapidement nous relancer dans l'aventure. Pas pour remplacer nos puces bien sûr, mais comme je le dis souvent, mes filles sont mortes mais notre désir d'enfant ne s'est pas envolé avec elles. Et puis, après un tel malheur, pour sortir la tête de l'eau, nous avions besoin d'un bonheur à la hauteur de notre chagrin. Quoi d'autre qu'une nouvelle grossesse? Qu'un nouvel espoir ?
Nous sommes le 18 août, je suis à 10DPO et je le sais je le sens. J'envoie Chéri chercher un test de grossesse et me lance ce lundi à 17h. Le résultat apparaît assez rapidement "Enceinte". Joie, émotion et bonheurs nous submergent. Quel soulagement de ressentir enfin un peu de bonheur et de se sentir vivants à nouveau ! Nous sommes vraiment heureux ! La roue commence à tourner. Nous allons au cimetière voir nos petites puces pour leur annoncer la nouvelle et les remercier. Elles auraient dû naître en août. Nous n'aurons pas de naissance ce mois ci mais une nouvelle conception. Elles veillent sur nous c'est sûr.
Le 25 août, j'ai rendez-vous avec mon obstétricienne pour créer un nouveau dossier et discuter du suivi. Elle me rassure, on y croit ! Elle me dit de passer rapidement une échographie pour être sûr qu'il n'y a qu'un seul bébé, sinon la grossesse pourrait être compromise.
Le 15 septembre, nous nous rendons chez l'échographiste pour dater la grossesse et vérifier le nombre d'embryons. Bébé est seul, bien implanté, son petit coeur va bien. Nous sommes si heureux ! Nous vivons sur un nuage !
Le premier trimestre passe doucement. Je suis très malade, très fatiguée, je perds presque trois kgs. Tant mieux, de bons symptômes. Je n'avais pas connu tout ça pour les filles, je me dis que la grossesse sera différente et ça me rassure. Mais chaque jour est ambivalent. J'oscille entre espoir et peur. On veut y croire, mais on sait tellement que rien n'est acquis que psychologiquement ça devient assez difficile.
Nous arrivons enfin à l'échographie du premier trimestre le 27 octobre. Bébé ne coopère pas beaucoup et ne veux pas nous montrer son profil. Difficile de prendre la mesure de sa clarté. Nous retournons en salle d'attente en espérant qu'il se retourne. L'angoisse commence à nous prendre. L'échographiste nous rappelle. Au bout d'un long moment il réussit à prendre la mesure. Il nous annonce une hyperclarté, c'est à dire que la clarté nucale de notre bébé est au-dessus du seuil de tolérance.
Tout s'enchaîne. Nous avons rendez vous le lendemain matin avec la généticienne. Elle nous explique que les plus gros risques sont : une anomalie chromosomique (surtout les trisomies) et une malformation cardiaque ( environ 10%). Après ce rendez-vous, je passe en urgence une biopsie du trophloblaste (comme une amniocentèse sauf que nous prélevons du placenta à la place du liquide) avec mon obstétricienne. Nous devons ensuite patienter quelques jours pour les résultats. Nous vivons un cauchemar, nous retenons notre souffler. Une heure on y croit et l'heure d'après nous nous disons que tout va encore se terminer, qu'on n'y arrivera pas ... C'est insupportable.
Jeudi, le téléphone sonne, c'est la généticienne. Elle nous annonce qu'il n'y aucune anomalie chromosomique et que nous avons franchi la plus grosse étape. Quel soulagement... Un nouveau drame est évité... Nous attendons maintenant une échographie le 24 novembre pour avoir le verdict concernant une possible malformation cardiaque...
Cette grossesse devient un supplice. J'ai peur pour mon bébé soit malade , peur que mon corps me trahisse à nouveau... Mais au fond, j'y crois et je veux me battre encore pour mes filles, et pour ce petit Prince qui grandit de jour en jour ! Je veux en profiter un minimum. Déjà que sans obstacles, c'était difficile psychologiquement alors avec des frayeurs comme celles-ci, ça devient épuisant et les nerfs sont vraiment mis à rude épreuve.
Petite consolation de cet examen, nous avons appris que c'était un petit garçon !
La vie n'est pas un long fleuve tranquille et malgré l'image que nous donne la société de la maternité, ce n'est pas comme ça que cela se passe pour tout le monde... Certains doivent se battre plus fort que les autres.
J'ai 25 ans, et n'avais pas imaginer que fonder ma famille s'avérerait si compliqué.